Les composantes de l’intelligence

Les capacités cognitives

Dans notre culture occidentale, le substrat du comportement intelligent, donc adapté, est une efficience des capacités cognitives. C’est un préalable, et non une fin. Comme énoncé dans la définition, les tests de QI tentent de refléter uniquement l’efficience des capacités cognitives et encore, que des traits latents. 

Les capacités cognitives sont en quelque sorte toutes les pièces d’une voiture, mais elles ne présagent pas de la compétence du conducteur à bien conduire. 

Avant de détailler les capacités cognitives dans la partie sur les modèles de l’intelligence, citons les capacités verbales (abstraction principalement, précision du vocabulaire), les capacités visuo-spatiales (représentation et manipulation d’images mentales), les capacités de raisonnement (induction et déduction de règles), la vitesse perceptive et motrice, les capacités attentionnelles, le contrôle exécutif, les capacités de rétention de traces mnésiques et de manipulation sur ces traces. Certaines de ces capacités sont dites de « bas niveau », comme ce qui a trait à l’attention ou au contenu même des fonctions cognitives (langage, visuo-spatial, mémoire), alors que d’autres sont dites de « haut niveau » lorsqu’elles font appel à plusieurs fonctions cognitives dirigées vers un but, orchestrées par le contrôle exécutif (raisonnement, abstraction, arithmétique, analogie…). 

La rationalité

Afin de comprendre pourquoi certaines personnes pourtant très intelligentes commettaient d’importantes erreurs pouvant mener à des crises financières, Kahneman et Tversky ont étudié les différents biais cognitifs impactant la prise de décision. Leurs travaux ont été récompensés par le prix Nobel d’économie en 2002. Depuis, d’autres auteurs ont poursuivi ce type de travaux et l’étude des biais cognitifs est devenu un champ de recherche à part entière. L’idée est de comprendre les décisions irrationnelles, même chez les personnes très intelligentes. Oui, oui ! parce qu’avoir un haut QI n’immunise pas contre les décisions et les comportements stupides, voire même peut les accentuer (Thalmann, 2018 et Robson, 2020). L’étude des biais cognitifs a pu montrer que certaines tâches étaient corrélées au QI, alors que d’autres ne l’étaient pas du tout. Robson (2020), dans un récent ouvrage, donne une multitude d’exemples de personnes très intelligentes, et même des Prix Nobel (syndrome du Prix Nobel ) qui ont défendu par la suite des idées pseudo-scientifiques. Il démontre comment les capacités intellectuelles peuvent être utilisées pour justifier nos croyances. Ainsi, dans une recherche (Kahan, 2017, cité par Robson, 2020), on a demandé à des américains si le réchauffement climatique était dû à l’activité humaine. Kahan s’est intéressé à la justesse de cette réponse (en se basant sur le consensus scientifique) en fonction du degré « d’intelligence générale scientifique ». Il s’est rendu compte que 2 profils de réponse apparaissaient en fonction du parti politique des sujets. Ainsi, les démocrates se servaient de leurs capacités intellectuelles pour prendre en compte les données scientifiques et répondre correctement, alors que les républicains les utilisaient pour justifier leur croyance première en niant les faits.

Voir aussi la « courbe du désespoir » :

On parle alors de raisonnement motivé (tendance inconsciente à ne mettre en œuvre ses capacités intellectuelles que lorsque l’on s’attend à ce que les conclusions concordent avec un but prédéterminé) dont fait partie le biais de confirmation. 

Pour comprendre les processus qui mènent à des erreurs, Kahneman identifie deux vitesses de la pensée : 

  • Le système 1 
  • Le système 2.

Le système 1 serait un raisonnement rapide, intuitif, qui fournit très souvent des résultats exacts, mais qui peut être victime de sa rapidité en traitant l’information à la légère par le biais d’heuristiques. Un heuristique est un raccourci de pensée prêt à l’emploi, stocké en mémoire, un peu comme une boîte à outils. Ces heuristiques fonctionnent bien très souvent, sauf lorsqu’il faut une réelle adaptation et non un copié collé. Dans ce cas, le système 2, certes plus lent mais plus efficace, entre en jeu. Celui-ci requiert, en revanche, un véritable effort cognitif. Houdé et ses collègues (2000) ont investigué en imagerie cérébrale comment on passe du système 1, qui fait intervenir des aires cérébrales plus perceptives et automatisées vers le système 2, qui fait appel, quant à lui, davantage au cortex préfrontal, c’est-à-dire des aires qui contrôlent l’activité cognitive avec l’inhibition comme aiguilleur. 

Stanovich est un spécialiste de la rationalité. Il a publié de nombreux ouvrages et articles scientifiques (en anglais) sur la question. Il va plus loin que Kahneman dont il trouve que le modèle en 2 systèmes est trop simple pour expliquer « l’avarice cognitive » et le raisonnement rationnel.  Reprochant aux tests de QI de ne pas mesurer réellement l’intelligence dans le sens de comportement adapté donc rationnel, il a créé un test de rationalité (CART, Comprehensive Assessment of Rational Thinking – 2016). Par ailleurs, selon lui, certains traits de personnalité sont plus favorables que d’autres au comportement intelligent. 


À retenir 

Nous sommes tous sujets à des biais cognitifs qui faussent nos jugements et nos prises de décisions, surtout si nous utilisons préférentiellement des heuristiques (intuitions) au lieu d’un véritable effort cognitif. Les capacités intellectuelles ne suffisent donc pas à avoir un comportement rationnel et exact. Elles peuvent même aggraver les erreurs lorsqu’elles sont utilisées pour justifier ses croyances. 

Traits de personnalité

Afin d’avoir un comportement intelligent, il faut des capacités cognitives très efficientes, une détection des situations nécessitant de sortir du système 1 (sortir de l’avarice cognitive) et un système 2 efficace. Ce qui permet le passage du système 1 vers le système 2 est un ensemble de traits de personnalité. Stanovich a créé un questionnaire de motivation à la rationalité (2010). On y trouve des items tels que :

 » l’intuition est le meilleur guide pour prendre des décisions » ;

 » je crois qu’il faut suivre son cœur plus que sa tête »… 

Stanovitch K. (2010). Rationality and the Reflective Mind. Editions Oxford University Press.

Ces items sont à coter de manière inverse et donc indiquent l’inverse d’un comportement rationnel. Cela peut déstabiliser les lecteurs qui ont tellement entendu dire qu’il fallait faire confiance à son intuition et sortir de sa tête. Que les choses soient claires : il ne s’agit pas de renier l’intuition puisque ce système 1 est fonctionnel la plupart du temps, mais de pouvoir ralentir, prendre du recul si la situation le nécessite. 

Il faut donc avoir une ouverture d’esprit, mais pas trop, et cela dépend à quoi. En effet, être trop ouvert à l’expérience et aux idées peut amener à croire en des pseudo-médecines, en des idées ésotériques et nuire au comportement adaptatif. La dernière version du très connu test de personnalité basé sur 5 grands domaines de personnalité, le NEO-PI III, propose une liste de problèmes potentiels liés à des traits de personnalité extrêmes. Or, le seul trait de personnalité qui apparaît statistiquement plus souvent chez les personnes HPI est l’ouverture car elle est liée à la curiosité. Il s’agit donc d’être ouvert, tout en gardant un esprit critique. 

Cependant, la curiosité, couplée à la modestie intellectuelle, aide à mettre en œuvre une pensée contrefactuelle qui nous pousse à aller chercher des informations contradictoires à nos croyances de départ. Lorsque, dans une recherche, des personnes ont le choix entre deux articles à lire, les plus curieuses préfèrent celui qui va à l’encontre de leur idéologie plutôt que celui qui la renforce. Elles cherchent donc des informations nouvelles. La curiosité permet de pénétrer des compartiments hermétiques à toute logique, notamment les croyances les plus proches de notre identité (voir point suivant sur les émotions). 

Un autre point concerne l’état d’esprit. Les travaux de Dweck (2010) ont mis en exergue 2 types d’état d’esprit : un état d’esprit fixe et un état d’esprit de développement. Le premier, l’état d’esprit fixe, est en lien avec la croyance selon laquelle le talent et l’intelligence sont innés et que la réussite devrait arriver sans effort. En revanche, l’état d’esprit de développement concerne la croyance selon laquelle on peut apprendre, acquérir de nouvelles connaissances et compétences, bref se développer, avec motivation et effort (sans pour autant nier un manque de capacités cognitives ou un trouble). Dweck s’est rendue compte que les personnes qui possédaient un état d’esprit fixe avaient une pensée dogmatique les empêchant de progresser. Lors de la réalisation d’une erreur, on observait chez elles, d’abord une activation du lobe temporal antérieur traitant les processus socio-émotionnels et dans une moindre mesure, les lobes temporaux qui s’activent lors du traitement conceptuel de l’information. Ceci explique pourquoi ces personnes n’apprennent que très peu de leurs erreurs. Par ailleurs, elles ont tendance à fuir les difficultés, ce qui ne leur permet pas d’apprendre véritablement. En revanche, les personnes possédant un état d’esprit de développement n’ont pas peur de la difficulté, de l’effort et de l’échec.  Elles progressent plus vite et développent davantage de modestie intellectuelle, ce qui les prémunit contre le raisonnement dogmatique. 


À retenir 

Certains traits de personnalité comme la modestie intellectuelle, la curiosité et l’état d’esprit de développement poussent à un raisonnement plus rationnel et adapté. En outre, ils permettent d’apprendre et de se développer davantage. 

Les émotions

Les émotions sont importantes car elles sont présentes, selon Mikolajczak (2009) près de 90% de notre temps. Elles déterminent ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas. En somme, elles orientent nos jugements, d’autant plus lorsqu’elles sont intenses. 

Elles font partie prenante de certains biais connus comme celui-ci :

Imaginez que vous soyez responsable de la politique d'un pays. Une épidémie s'est déclenchée dans votre pays et vous devez choisir entre deux solutions :
La première solution permet de sauver 200 personnes sur 600 à coup sûr. 
La deuxième solution vous propose de laisser mourir 400 personnes sur les 600.
Quelle solution choisissez-vous ? 

Bien que les deux solutions soient équivalentes d’un point de vue mathématique, il est fort à parier que vous choisirez la première, parce que la formulation de la deuxième active des émotions négatives. 

Votre état d’esprit (fixe vs de développement) est également dicté par vos émotions afin de maintenir une certaine estime de soi. Robson (2020) cite Porter qui a réalisé une thèse de doctorat avec Dweck :

 » Si vous êtes dans un état d’esprit fixe, vous cherchez sans cesse à savoir où vous vous situez dans la hiérarchie ; chacun à sa place. Si vous êtes en haut de l’échelle, vous avez peur de déchoir ou d’être déclassé, de sorte que le moindre signe ou un indice que vous ignorez quelque chose ou que quelqu’un en sait plus long que vous est perçu comme une menace. « . Pour préserver votre position, vous adoptez une attitude très défensive. » Vous rejetez les idées des autres parce que vous pensez  » je sais mieux que toi et je n’ai donc pas à écouter ce que tu as à dire. » »Si, au contraire, vous êtes dans un état d’esprit de développement, vous ne ressentez pas le besoin de prouver que vous méritez votre place par rapport à ceux qui vous entourent et vous ne pensez pas que votre bonheur personnel tient à vos connaissances. » Qui plus est, vous avez envie d’apprendre, parce que cela vous rend plus intelligent, de sorte qu’il vous est beaucoup plus facile de reconnaître qu’il existe des choses que vous ignorez. Cela ne correspond à aucune espèce de menace de rétrogradation dans une quelconque hiérarchie. ». 

Ce sont aussi vos émotions aussi qui vous font adhérer à des concepts pseudo-scientifiques sur votre personnalité ou votre qualité de personnes HPI. En effet, lorsque l’on est en souffrance et que l’on lutte depuis plusieurs années, entendre ou lire certaines choses qui expliquent notre souffrance en ôtant notre culpabilité nous poussent à adhérer à ces concepts. En plus d’être faux, comme on s’en rendra compte au fur et à mesure de ce site, cela vous place dans un état d’esprit fixe et donc bloque toute évolution

On ne peut supprimer l’influence de nos émotions, d’autant qu’elles sont souvent utiles pour une bonne adaptation. Le cas de Phineas Gage est célèbre pour démontrer cela. Phineas Gage, contremaître des chemins de fer, a reçu par accident le 13 septembre 1848 une barre à mine dans le crâne qui a traversé le cortex préfrontal ventro-médian. Il a survécu mais sa personnalité changea radicalement. D’une personne considérée comme sérieuse, sociable et fiable, il est devenu instable et asocial. Il manifeste alors des comportements à risque. D’autres cas de lésions cérébrales frontales ont pu être observées ces dernières décennies. On observe que ces personnes changent de caractère et prennent des risques inadaptés, comme dépenser tout leur argent dans des casinos etc. Lorsqu’on les interroge, elles disent être conscientes que leur comportement n’est pas fonctionnel et qu’il faudrait logiquement arrêter de jouer autant d’argent ou de parier sur un paquet de cartes bien spécifique, mais n’éprouvant aucune émotion, elles ne changent pas de comportements. Elles n’éprouvent pas de peur face aux conséquences de leurs comportements. 

En fait, nos biais ne proviendraient ni de nos intuitions (système 1), ni de nos émotions, mais de notre capacité à reconnaître ces sentiments pour ce qu’ils sont réellement et à les écarter lorsque cela est nécessaire. Aujourd’hui, les émotions proviennent d’une perception de la réalité et d’une certaine vision du monde. Elles ne correspondent donc pas forcément à la Réalité. En ce sens, elles sont souvent biaisées. L’intelligence devrait permettre de discerner les émotions qui sont biaisées de celles qui permettent d’orienter notre comportement pour une meilleure adaptation à l’environnement. 

Robson (2020) propose d’utiliser nos émotions de manière réflexive et raisonnée. Il parle de boussole émotionnelle. Celle-ci serait composée de 3 processus :

  • L’acuité intéroceptive, 
  • La différenciation des émotions, 
  • La régulation des émotions. 

L’acuité intéroceptive permet d’être à l’écoute des signaux corporels déclenchés par nos émotions. Les personnes ayant une lésion cérébrale du cortex préfrontal ventromédian présentent les déficits cités ci-dessus parce que la localisation de la lésion ne permet pas de variations somatiques qui avertissent d’une dangerosité. Au sein de la population saine, on observe que cette sensibilité intéroceptive varie énormément d’un individu à l’autre. Les personnes possédant une bonne acuité intéroceptive sont capables de compter correctement leurs battements de cœur. La qualité de cette sensibilité intéroceptive est corrélée avec la prise de décision intuitive, la gestion des relations interpersonnelles, le déchiffrage de nos souvenirs en fournissant un indice de confiance à propos de ce que l’on croit savoir. Elle est aussi en lien avec les capacités à identifier et à nommer les émotions. Il est en effet utile de posséder un certain réalisme affectif. Par exemple, lors d’une recherche de Dutton et Aron (1974), on a demandé à des hommes, après avoir traversé un pont, soit dangereux soit sécurisé, de répondre à un questionnaire proposé par une jolie femme qui leur a donné son numéro de téléphone au cas où ils auraient des questions. Les hommes qui ont traversé le pont dangereux ont été 4 fois plus nombreux (50%) à rappeler la jeune femme pour un rendez-vous que les hommes qui ont traversé le pont sécurisé (12,5%). Ils ont confondu les battements de cœur qui étaient dus à la peur avec ceux de l’attirance. « Ce sont des histoires qu’on se raconte, rapporte Aucouturier (Science et Vie, août 2019). Il faut faire la différence entre les réactions physiologiques émotionnelles (le cœur qui bat plus vite face à un danger par exemple), qui est bien réel, et l’expérience émotionnelle (comme le sentiment de peur), qui est une construction subjective notre cerveau, une rationalisation après coup pour donner une cohérence aux réactions physiologiques« . Les personnes qui se laissent berner par leurs ressentis émotionnels manquent alors de réalisme affectif. Un remède relatif est de pouvoir nommer les émotions afin de les conscientiser et de pouvoir s’en affranchir plus facilement. En effet, rapporter un sentiment à un concept permet de porter un regard critique sur lui et de l’écarter s’il n’est pas pertinent. Être conscient de ses ressentis et les nommer permet aussi de mieux les réguler. Les personnes qui ont une sensibilité intéroceptive et une capacité à identifier leurs émotions médiocres ont aussi plus de mal à réguler leurs sentiments avant qu’ils n’explosent. Beaucoup de personnes qui se disent hypersensibles entrent dans ce cas de figure. Elles souffrent de leurs émotions trop fortes car elles n’ont pu être suffisamment sensibles aux variations physiologiques et les nommer correctement avant le débordement. 

Ces 3 capacités permettent de réaliser des choix plus rationnels ainsi qu’une meilleure adaptation dans tous les domaines de vie. C’est en cela qu’elles constituent une « boussole émotionnelle ». 


À retenir 

Nos émotions peuvent nuire à notre raisonnement, surtout si on est dominé par un état d’esprit fixe qui nous enferme dans un raisonnement motivé. A contrario, elles peuvent être un puissant allié pour correctement raisonner si nous avons une bonne conscience intéroceptive, une bonne capacité à les discriminer, à les nommer et à les réguler.

Compétences relationnelles

Dernière composante de l’intelligence en tant que capacités à s’adapter concerne les interactions sociales. En effet, autrui est indispensable pour partager nos états d’âme et nos centres d’intérêt, mais aussi, nous ne pouvons pas faire sans. Nous pouvons utiliser autrui pour nous aider à orienter notre vie et nous épanouir. 

La régulation des interactions sociales sont de fait, importantes. Grossmann et son équipe (cité par Robson, 2020, p 116) décrivent les composantes métacognitives, les types de connaissances et les processus cognitifs qui aident à avoir une compréhension plus riche et plus complexe des situations sociales. L’ensemble des éléments suivants forment la sagesse empirique :

  • Capacité à prendre en considération les points de vue des personnes impliquées dans un conflit. 
  • Capacité à repérer quelle direction le conflit pourrait prendre. 
  • Capacité à repérer la probabilité d’un changement. 
  • Recherche du compromis. 
  • Capacité à prévoir l’issue d’un conflit. 

Cette sagesse empirique, mesurée par un test, est corrélée avec la santé, le bien-être, le bonheur, et ce, bien mieux que le QI. 

De leur côté, Wooley et collaborateurs (2010) ont créé un test d’intelligence collective. Un groupe de personnes doivent résoudre ensemble certains problèmes. Le succès du groupe n’est que faiblement corrélé au QI moyen du groupe ou au QI le plus élevé au sein du groupe. Plusieurs facteurs influencent l’intelligence collective :

  • La sensibilité sociale permet de lire les émotions d’autrui.
  • Le temps de parole de chaque membre. 
  • L’enthousiasme tempéré. 
  • L’absence de compétition, car cette dernière exacerbe les egos. Les personnes en situation de pouvoir sont sujettes aux conflits de position qui nuisent à la communication et à la coopération, mais aussi par les effets sur les capacités de traitement de l’information qui s’en trouvent amoindries. D’ailleurs, on observe une hausse de l’activité des amygdales cérébrales impliquées dans les émotions et une baisse de l’activité du cortex préfrontal qui coordonne la résolution de problème. 

À retenir 

De bonnes compétences sociales sont indispensables pour déployer notre intelligence, autant pour bénéficier de l’aide d’autrui, pour gérer les conflits, faire preuve de sagesse empirique et résoudre des problèmes de manière collective. Les émotions, notamment une défense excessive de l’ego (en lien aussi avec l’état d’esprit fixe) sont un frein à une bonne sociabilité. En revanche, la sensibilité sociale, via la reconnaissance des émotions d’autrui constitue une aide indéniable.

Sources

Dutton D.G. et Aron A.P. (1974).  Some evidence  for heightened sexual attraction under conditions of high anxiety. Journal of Personality and Social Psychology, 30 (4), p 510.

Dweck C
. (2010). Changer d'état d'esprit: Une nouvelle psychologie de la réussite. Editions Mardaga.

Grossmann I. (2017). Wisdom in Context. Perspectives on Psychological Science , 12 (2), p 233-257.

Grossmann I, Na J, Varnum ME, Kitayama S, Nisbett RE. (2013). A route to well-being: intelligence versus wise reasoning. Journal of Experimental Psychology Gen.eral,142(3). p 944-954.

Houdé O. (2000). Inhibition and cognitive development: Object, number, categorization, and reasoning. Cognitive Development, 15, 63-73.

Houdé, O., Zago, L., Mellet, E., Moutier, S., Pineau, A., Mazoyer, B., & Tzourio-Mazoyer, N. (2000). Shifting from the perceptual brain to the logical brain: The neural impact of cognitive inhibition training. Journal of Cognitive Neuroscience, 12, 721-728.

Kahan D. (2017). "Ordinary Science Intelligence". A science Comprehension Mesure for Study of Risk and Science Communication, with Notes on Evolution and Climate. In Journal of Risk Research, vol. 20, n°8, pp 995-1016. Disponible ici.

Kahneman D. (2012). Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée. Editions Flammarion.

Mikolajczak M., Quoidbach J. et Kotsou I. (2009 et 2020). Les compétences émotionnelles. Editions Dunod.

Robson D. (2020). Pourquoi l’intelligence rend idiot. Éditions Fayard.

Stanovitch K. (2016). The Rationality Quotient (RQ):Toward a Test of Rational Thinking. Editions MIT Press.

Stanovitch K. (2010). Rationality and the Reflective Mind. Editions Oxford University Press.

Thalmann Y-A. (2018). Pourquoi les gens intelligents prennent-ils aussi des décisions stupides ? Le paradoxe du QI. Editions Mardaga.

Woolley A. W. , Chabris C. F. , Pentland A., Hashmi N. , Malone T.W. (2010). Evidence for a Collective Intelligence Factor in the Performance of Human Groups. Science 29 Oct 2010:
Vol. 330, Issue 6004, pp. 686-688.
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