Suite à ce modèle, est née la question suivante : peut-on prévoir le QI à partir d’images cérébrales ? Si cela était le cas, ce serait oublier l’importance des différences individuelles. En effet, deux cerveaux ne sont jamais identiques, que ce soit au niveau structurel ou au niveau fonctionnel, et ce, même pour de vrais jumeaux (monozygotes).
Par ailleurs, deux personnes possédant le même QI ont toutes les deux un profil de matière grise différent. Une personne pourra activer plus ou moins certaines aires que d’autres, et ce, pour une même efficience.
De même, il a été observé une différence de genre dans l’activation des aires cérébrales pour résoudre correctement une tâche : à réussite égale, les femmes activeraient plus d’aires cérébrales que les hommes. Attention néanmoins à l’interprétation : ces différences ne sont peut-être pas « innées », mais culturelles. En effet, dans nos sociétés, les femmes sont éduquées pour se montrer précautionneuses, perfectionnistes, ce qui les inciterait à utiliser plus d’aires cérébrales afin de vérifier leurs réponses, surtout dans une évaluation en laboratoire où l’image d’elles-mêmes risque d’être mises en jeu.
À retenir
Un même QI ou une même réussite à une tâche intellectuelle peut activer des aires cérébrales différentes et en quantité différente. Il n’existe donc pas UNE manière d’être efficient dans la résolution d’un problème. |
Sources
Haier R.J. (2009). What Does a Smart Brain Look Like? Scientific American Mind, Nov/Dec, p 26-33. Posthuma D., Baaré W.F., Hulshoff Pol H.E., Kahn R.S., Boomsma D.I., De Geus E.J. (2003). Genetic correlations between brain volumes and the WAIS-III dimensions of verbal comprehension, working memory, perceptual organization, and processing speed. Twin Research, 6 (2), p131-139.