L’extra-lucidité

Une vraie lucidité existe-t-elle ?

Les biais cognitifs et perceptifs

Nous avons déjà parlé dans la partie traitant des définitions de tout ce qui a trait à la rationalité et au rôle des émotions dans notre raisonnement. Nous ne répéterons pas forcément les mêmes choses ici. Nous voudrions attirer votre attention sur tous les biais cognitifs et perceptifs dont notre cerveau à nous tous (très intelligent ou pas) est victime. Nous renvoyons le lecteur à quelques ouvrages, de plus en plus nombreux :

Kahneman D. (2011). Système 1, système 2. Les deux vitesses de la pensée. Ed. Clés des champs.

Moukheiber A. (2019). Votre cerveau vous joue des tours. Ed. Allary. 

Morel C. (2002, 2014, 2018). Les décisions absurdes. Volume 1, 2 et 3. Éditions Gallimard et Folio.

Chater N. (2018). Et si le cerveau était bête ? Éd. Plon. 

Sibony O. (2014). Vous allez commettre une terrible erreur ! Ed. Clés des champs. 

Ariely D. (2008). C’est (vraiment ?) moi qui décide. Ed. Clés des champs.

Beck H. (2017). Les bugs merveilleux du cerveau. Ed. Poche Marabout. 

Marmion J-F. Dir. (2018). Psychologie de la connerie. Ed. Sciences Humaines. 

Rosling H. (2019). Factfulness. Ed. Flammarion. 

Boutang J., De Lara M. (2019). Les biais de l’esprit. Ed. Odile Jacob. 

Thalmann Y-A. (2018). Pourquoi les gens intelligents prennent-ils des décisions stupides. Le paradoxe du QI. Ed. Mardaga. 

Robson D. (2020). Pourquoi l’intelligence rend idiot. Ed. Fayard.

Une mention spéciale pour ce dernier livre « Pourquoi l’intelligence rend idiot » car il explique bien ce qu’est un raisonnement motivé, motivé par nos croyances, motivé par nos émotions, motivé par le maintien de notre estime de soi, même dans l’erreur

En dehors des biais cognitifs, notre cerveau est victime de biais perceptifs. Nous connaissons tous les illusions d’optique, mais nous sous-estimons leur présence dans notre quotidien. Nous vous invitons à utiliser cet hashtag pour vous en rendre compte : #1imagesceptiqueparjour

Nous nous rendons alors compte que notre cerveau n’est pas un capteur neutre du monde et qu’il interprète en fonction de ce qu’il connaît déjà. 

Le syndrome de Cassandre ?

Il est souvent associé à l’intelligence ce que l’on nomme le syndrome de Cassandre. Dans la mythologie grecque, Cassandre avait hérité du don de prophétie et en même temps, de la malédiction de ne jamais être crue. On dit souvent que les personnes HPI ont le syndrome de Cassandre, qu’elles devinent ce qui va se passer mais que personne ne les écoute. Cela concerne surtout le monde du travail, mais pas que. Or, nous avons tous un biais mnésique qui consiste à se souvenir des choses que lorsque nos prédictions se sont réalisées et à oublier toutes les fois où elles ne se sont pas réalisées. Un peu comme après avoir consulté une « voyante », nous nous souvenons des fois où ce qu’elle nous a dit était vrai (et relevant ainsi d’une coïncidence que le hasard offre), mais pas les plus nombreuses fois où sa prédiction ne s’est pas réalisée. Et si celle-ci ne s’est pas réalisée, nous justifions ce fait que c’est grâce à elle car nous avons tenu compte de ses conseils, ce qui a conjuré le sort. Ce biais mnésique se produit extrêmement souvent car nous mémorisons davantage ce qui nous a touché (l’émotion engendrée par l’événement se produisant favorise la mémorisation) que ce qui nous a moins touché, en l’occurrence ici par l’absence de l’événement. 


À retenir 

L’intelligence n’est pas la lucidité. Parfois même, être très intelligent « rend idiot » et les capacités cognitives sont utilisées pour justifier nos croyances et préserver notre estime de soi. Nous sommes tous, autant que nous sommes, soumis à de nombreux biais, qu’ils soient cognitifs ou perceptifs. Les capacités de traitement de l’information d’une personne à haut QI ne signifient pas que l’information traitée soit exacte. Un autre biais cognitif, appelé mnésique, nous fait nous souvenir que les moments où nous avons vu juste et pas les autres fois. 
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