L’apport de nouvelles techniques d’imagerie cérébrale

Début des années 2000, l’utilisation de l’IRM est devenue plus accessible pour les chercheurs. Un de ses avantages est qu’elle ne requiert pas l’injection de composants radioactifs, ce qui la rend plus « saine » et moins chère, puisqu’elle ne nécessite pas de laboratoire capable de détecter les substances radioactives. Par ailleurs, elle fournit des images de bien meilleure qualité que la technologie PET. Elle permet d’obtenir des images de la structure du cerveau mais aussi de son fonctionnement lors de la réalisation d’une tâche précise grâce à la technique d’IRM Fonctionnelle (IRMf). 

Les premières études en IRM ont corroboré de très vieilles études sur le lien entre la taille du cerveau et l’intelligence. Aujourd’hui, l’IRM permet des mesures beaucoup plus précises du volume cérébral. Une méta-analyse (McDaniel, 2005) a montré une corrélation de 0,33 entre la taille/volume du cerveau et l’intelligence parmi des adultes et des enfants. Pourtant ces corrélations ne sont pas parfaites (comme le serait une corrélation de 1) et indiquent que l’intelligence ne peut être réduite à une question de taille du cerveau. Par ailleurs, certaines questions persistent, telles que : cette augmentation concerne-t-elle l’ensemble du cerveau ou certaines parties ? 

Les résultats de nombreuses d’études se sont montrés inconstants  : ils n’observaient pas les mêmes quantités de substance blanche ou grise aux mêmes endroits

Qui plus est, ces études n’utilisaient pas les mêmes tâches cognitives pour sélectionner les sujets. Finalement, en utilisant la WAIS, Colom et al. (2006 et 2007) trouvèrent des corrélations avec le facteur g au niveau de la substance grise dans le cortex cingulaire antérieur (aire de Brodmann BA 24), cortex frontal (aires de Brodmann BA  8, 10, 11, 46, 47), cortex pariétal (aires 7 et 40), cortex temporal (BA 13, 20, 21, 37 et 41) et cortex occipital (BA 17, 18 et 19).

En étudiant cette fois-ci la densité de substance blanche, Schmithorst et al. (2005) ont observé une forte corrélation entre le QI et la densité et l’organisation des fibres de substance blanche dans les cortex frontal et pariétal postérieur. En isolant les différentes épreuves, Pfleiderer et al. (2004) ont montré que l’épreuve de Vocabulaire, très saturée en facteur g, était corrélée avec les aires frontales droites de Brodmann 10 et 46 (corrélation de 0,53) et les aires du gyrus cingulaire antérieur gauche 24 et 32 (corrélation de 0,56). 


À retenir 

Alors que les premières études structurales trouvèrent une corrélation modeste entre l’intelligence et la taille du cerveau, d’autres ont investigué les aires cérébrales qui étaient plus spécifiquement concernées. Commencèrent à apparaître un lien plus important entre le cortex frontal et le cortex pariétal. 

Sources

Colom R., Jung R.E., Haier R. J., (2006). Distributed brain sites for the g-factor of intelligence. NeuroImage, 31, p 1359 – 1365.

Colom R., Jung R.E., Haier R. J., (2007). General intelligence and memory span: evidence for a common neuroanatomic framework. Cognitive Neuropsychology, 24(8), p 867-78.

McDaniel, M. A. (2005). Big-brained people are smarter: A meta-analysis of the relationship between in vivo brain volume and intelligence.   Intelligence, 33 , p 337 – 346 

Pfleiderer B., Ohrmann P., Suslow T., Wolgast M., Gerlach A.L., Heindel W., Michael N. (2004). N-acetylaspartate levels of left frontal cortex are associated with verbal intelligence in women but not in men: a proton magnetic resonance spectroscopy study. Neuroscience, 123 (4), p 1053-1058.

Schmithorst V.J., Wilke M., Dardzinski B.J., Holland S.K. (2005). Cognitive functions correlate with white matter architecture in a normal pediatric population: a diffusion tensor MRI study. Human Brain Mapping, 26(2), p 139-147.
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